Les portraits - Charles Bourdeaux
Charles a tout récemment rejoint l'équipe en tant que Responsable des ventes et des relations prescripteurs. Découvrez son portrait.
À l’heure où les attentes environnementales sont plus fortes que jamais, les entreprises du design et de l’ameublement doivent accélérer leur transition. C’est dans cette dynamique qu’Eco Impact s’impose comme un acteur clé : à la fois outil de mesure de l’impact environnemental et moteur de transformation pour les marques. Lors de leur dernier passage à La Maison Volubilis, nous avons échangé avec Camille Cousté, cofondatrice d’Eco Impact sur sa vision du secteur, les résistances encore présentes, et les raisons pour lesquelles hexagone a su tirer son épingle du jeu.
Avant de fonder Eco Impact, ses cofondateurs avaient déjà mis un pied dans l'entrepreneuriat engagé à travers TRÈS.écodesign, un projet centré sur la création responsable. Mais un moment charnière les pousse à aller plus loin : la prise de conscience que trop de distributeurs s’appuient sur des labels peu rigoureux, souvent plus marketing que scientifiques.
« Il fallait faire mieux. Trop de labels creux, trop d’éléments de langage sans preuve. C’est ce constat qui nous a mené à créer Eco Impact. »
Ce nouvel outil naît alors d’une volonté : offrir un référentiel fiable, lisible, indépendant, pour redonner confiance aux consommateurs, mais aussi aux marques.
Du design à l’accompagnement d’acteurs industriels, Eco Impact a tiré de nombreux enseignements sur la relation entre les marques et leurs clients.
« On parle souvent de schizophrénie des acheteurs : ils demandent des produits écoresponsables mais achètent selon le prix. C’est vrai, mais ça dépend des secteurs. »
En BtoC, ce tiraillement reste fort. En BtoB, la dynamique change : les entreprises sont poussées à agir par la loi (AGEC, comptabilité environnementale) et par des enjeux de marque employeur.
Mais, selon Eco Impact, répondre à ces attentes suppose trois choses essentielles :
Impossible pour un client, même motivé, d’évaluer l’impact environnemental d’un meuble simplement à l’œil nu. Les données sont complexes, même une Analyse de Cycle de Vie (ACV) reste difficile à interpréter.
« C’est pour ça que nous traduisons les résultats en scores (de A à E), avec des fiches synthétiques. Il faut rendre l'information compréhensible pour changer les comportements. »
D’après une enquête Goodvest (juin 2023), 3 Français sur 4 ne croient pas aux promesses environnementales des marques. Face à la défiance, un tiers indépendant devient un gage de sérieux, autant pour les clients que pour les marques elles-mêmes.
L’écoconception ne doit pas être perçue comme une contrainte mais comme un levier narratif. Le design responsable offre un potentiel de storytelling encore peu exploité : « Moins mais mieux », ingéniosité, circularité, tout cela suscite l’émotion et l’engagement.
Malgré des progrès évidents, certaines entreprises restent réfractaires à l’écoconception. Pourquoi ? Pour Eco Impact, deux freins reviennent souvent : le modèle économique et les mentalités.
C’est une idée reçue.
« L’écoconception, c’est une affaire de compromis. On adapte les solutions au marché, et si le prix est un critère décisif, on le prend en compte dès la conception. »
Une enquête de l’ADEME le confirme : 30 % des entreprises engagées en écoconception constatent une hausse de leurs marges. Dautres signalent une augmentation de leurs ventes.
« C’est trop compliqué » : Faux, il existe des outils adaptés, même hors des bureaux d’études.
« C’est trop cher » : La France propose des subventions solides pour accompagner la transition.
« On y a déjà pensé » : Eco Impact commence souvent par ce point… et trouve toujours des axes d’optimisation !
« Même chez hexagone, pourtant déjà très engagé, nous avons identifié plus de 40 pistes d’amélioration. »
Le greenwashing reste omniprésent dans l’ameublement. Une marque vraiment engagée doit aller plus loin que des mots-clés attractifs : elle doit prouver.
« On ne peut plus dire “écologique” ou “bas carbone” sans fournir les chiffres. Il faut des calculs d’impact, une ACV complète, et pas juste centrée sur le carbone. »
Certaines marques ont été épinglées récemment par la DGCCRF. La pédagogie devient alors une stratégie gagnante, pour informer les clients et se positionner comme expert — loin des simples négociations de prix ou de délais.
C’est dans ce contexte qu’Hexagone s’est démarqué. Dès la création de l’entreprise, l’impact environnemental a été intégré au cœur du projet.
« Ce positionnement engagé est encore trop rare. Ce qui nous a particulièrement marqués, c’est à quel point les équipes Hexagone se sont approprié le sujet. »
Un exemple emblématique : le programme de surcyclage Hexagreen, qui transforme des étagères usagées en nouveaux produits à forte valeur ajoutée.
« C’est à la fois créatif, esthétique et très pertinent d’un point de vue environnemental. Pourquoi personne n’y a pensé avant ? »
L’analyse menée par Eco Impact montre que Hexagone a su structurer sa démarche à chaque étape du cycle de vie :
Résultat : 13 produits évalués par Eco Impact ont obtenu la note A, soit un classement parmi les 20 % les plus responsables du marché.
« Hexagone est cohérent sur tous les axes de la roue de Brezet, l’outil de référence en écoconception. »
À titre personnel, les fondateurs d’Eco Impact ont eu quelques coups de cœur dans les gammes Hexagone :
Pour Camille Cousté : le fauteuil Riviera pour son design, son confort, et l’utilisation intelligente des matériaux. Et dans l'offre hexagreen, la transformation des armoires métalliques, un clin d’œil à des années de mobilier vu et revu.
Pour Grégoire Gérard : les chaises déhoussables Prairie, « Une prouesse technique qui interroge vraiment l’usage et va au-delà du simple matériau recyclé. »
Enfin, Eco Impact ne se voit pas comme un levier de rupture brutale, mais comme un accélérateur de transition fluide.
« Les changements radicaux ne tiennent pas dans le temps. On réussit quand l’écoconception s’intègre naturellement aux processus existants. »
L’approche d’Eco Impact suit un escalier progressif :
Sauter des marches ? Mauvaise idée. C’est en construisant pas à pas que l’on concilie impact, coût, et désirabilité produit.
À travers son partenariat avec hexagone, Eco Impact démontre qu’il est possible de faire mieux, intelligemment et durablement. Le design responsable ne doit plus être perçu comme une case à cocher ou une injonction, mais comme une opportunité : de transformation, d’innovation, et de narration.
Hexagone l’a bien compris. Et si cette démarche devenait la norme plutôt que l’exception ?